Commentaire Josiane
LE LAC D’AYGUE ROUYE
Avec toutes les balades du vendredi qui ont été annulées, nos chaussures de montagne commençaient à en avoir assez d’être confinées dans leurs sacs..Nous autres, montagnards, occupés aux travaux de saison dans nos jardins clos, rêvions de prendre de la hauteur.
Alors, quelle joie ce matin, quand levés tôt, nous découvrons un ciel encore noir mais piqueté d’étoiles ! C’est bon ! Ca marche ! Nous allons marcher !
AYGUE ROUYE : l’eau rouge ! Quel joli nom si bien accordé à une randonnée automnale !La route de Peyras est bordée de feuilles mortes mais il en reste beaucoup dans les frênes, les hêtres et nous roulons dans un frémissement d’orangés, de bruns, de jaunes ..Les fermes au pignon en escalier et aux bûches soigneusement rangées contre leurs murs, nous rappellent que nous sommes dans la vallée de Campan et que l’hiver approche .Vaches et moutons traînent dans les prés.
Au bout de la route pastorale, nous nous équipons et Guy compte le troupeau impatient : 21 têtes.Nous lisons sur un panneau :Lac d’Aygue Rouye, 1h30 .Pourquoi être partis si tôt ? Michel, l’organisateur du jour , nous réserve-t-il une surprise ?
Le sentier traverse des foisonnements de fougères sèches et s’élève au cœur de sommets saupoudrés de neige .Le ciel est gris .Le pic du Midi se perd dans les nuages .
Du lac, nous découvrons d’abord trois solides cabanes de bergers disposées en U .Nous voulons savoir ce qui justifie son nom d’Aygue Rouye.Nous le longeons jusqu’à un petit barrage .Piètres enquêteurs nous ne comprenons pas .Nous le trouvons simplement BEAU ! Beau avec ses deux petites îles fleuries d’herbes jaunies, beau avec ses rubans de glace grise immobiles à sa surface, beau avec ses eaux sombres, tremblantes et dans leurs profondeurs de pierres moussues, vertes .
Et la voilà , la surprise ! Michel convoque une réunion au sommet à 1591m d’altitude : il n’est pas midi ,serions-nous d’accord pour pousser 200m plus haut jusqu’à cette petite cabane visible au pied d’une barre rocheuse ? Une heure de marche .Un seul « non » et le groupe reste au lac .
A l’unanimité , nous reprenons nos sacs et nos bâtons .Soudain , le soleil déchire les nuages : un « oui » de plus qui n’était pas prévu .Mais ça grimpe , et ça grimpe encore, et ça grimpe toujours ! Certains trouvent cependant la force de se lancer des boules de neige .Michel s’arrête souvent .Serge encourage les lambins dont je suis : « A votre rythme ! Soufflez ! « Et enfin : « Cabane en vue ! ».
Nous nous installons sur des murets, des pierres en nombre qui pourraient être les ruines d’un important hameau d’estive .Tandis que Christian et Annie servent le café , le Pic du Midi se dévêt, peu à peu de ses voiles vaporeux : l’antenne, une coupole, la terrasse …Quelle majesté dans la lumière et le bleu du ciel !
La descente est rude : 650m sans palier .Malgré les pauses , des genoux, chevilles, orteils grincent parfois mais chacun tient bon !
Après l’effort le réconfort ! Cest l’autre surprise de ce 12 octobre : Betty sort du coffre de la voiture son bar portatif et Maryse tranche habilement son cake aux carambars .Merci à elles deux !
Et merci bien sûr à Michel et Martine pour leur accompagnement tout au long de cette sortie Lac d’Aygue Rouye et …un peu plus !