Commentaire Josiane
La grenouille de Villelongue nous avait prévenus : le printemps et des giboulées ! Nous avons eu le printemps mais pas les giboulées ! Super Banco !
Le printemps ? Il nous accueille dès que nous arrivons au village avec les forsythias , tulipiers, camélias qui déploient leurs branches fleuries de jaune, mauve, ivoire, par-dessus les clôtures des jardins .
Nous ne sommes pas nombreux à avoir fait confiance en cette savante grenouille : 14 montagnards plus Laetitia , stagiaire en formation d’animatrice en loisirs sportifs .
Le sentier grimpe, grimpe, grimpe …et le vent souffle, souffle, souffle ..Des châtons de noisetiers s’accrochent dans les cheveux, des arbres grincent, craquent .Jaïme, autre grenouille de Villelongue , nous rassure : « Le vent chasse les nuages ! Pas de risque de pluie ! ».Bientôt, nous surplombons Pierrefitte et le printemps nous accompagne toujours : la neige fond dans la montagne, au loin , des violettes, des hépatiques bleues parsèment le sous- bois et voici même une touffe de jonquilles .Nous arrivons aux Escales , passage étroit et rocheux .Sous l’œil bienveillant de Manou, nous le franchissons l’un après l’autre en nous agrippant à une corde .
Nous nous arrêtons à la fontaine et à la chapelle de Bédouret . Eau claire, jaillissante et ruines piquetées de fleurs sauvages .Des bouquets artificiels entourent une statuette de Marie tenant l’Enfant Jésus . Premier plongeon dans le passé où Histoire et légendes se confondent sans fâcher personne . « Cotdoussan-St.Orens, nous explique Claude , ici, faisaient halte, les pélerins de St.Jacques de Compostelle . » « C’était un hameau continue Jaïme, et des religieuses y ont accueilli des malades du choléra ….On raconte aussi qu’un seigneur du château de Beaucens est passé par là à cheval, avec sa future épouse , une princesse espagnole .Le mariage a été célébré à Chèze… »
Une large piste nous attend à la sortie du bois .Deuxième plongeon dans le passé : la croix d’Ary .Mais là, bouches cousues ..Une date, 1747, et d’élégantes fleurs de lis au bout de chaque branche en disent long sur tout ce que cette croix pourrait nous raconter .Un mystère à élucider.
Le ruisseau des Bariquères caracole sur les rochers et se permet des allures de cascade Nous arrivons à Artalens .Troisième et quatrième retours sur le passé : les moulins en pierres sèches ; les meules ne grincent plus mais le ruisseau qui les traverse continue sa chanson .Et l’église médiévale du village qui abrite une émouvante Piétà du 18ème siècle.
Enfin, et nous ne remonterons pas le temps au-delà : la grotte du renard ! Profonde faille dans un bloc granitique herculéen .Nous avons chanté ,mais hélas , nous n’avons pas vu danser ni taper du pied, ni le loup, ni le renard, ni la belette..Aucun ours des cavernes non plus .Alors, c’est là, qu’à l’abri du vent , nous avons cassé la croûte .Et vous connaissez la suite : le porto de Sylvie, les galettes de Francine, le café, les chocolats …Un moment très préhistorique .
La descente nous ramène sans transition ici et maintenant : des feuilles de chêne glissantes qui en plus dissimulent traîteusement racines et pierres levées …Restons vigilants .
A Villelongue , nous avons du mal à nous quitter .
10 km et 500 m de dénivelé pour une balade montagnarde et patrimoniale qui nous accompagnera encore un moment .
Merci Manou, merci Claude ! Et vous savez quoi ? Encore une fois, les absents ont eu tort !