Commentaire Josiane
Les Granges de Hérou
Fêterons-nous Pâques au balcon ? En attendant dimanche, goûtons aujourd’hui ,Vendredi Saint au balcon ! Notre balcon à nous s’appelle Les Granges de Hérou à 1290 m d’altitude et Manou nous y conduit depuis Ortiac , pas après pas. D’emblée , sur la piste , le printemps nous bombarde (pacifiquement !) de trilles d’oiseaux et de musiques d’eaux vives .Mais nous y rencontrons voitures, pick up, camion…..C’est aussi ça le printemps : des granges qu’on rouvre et qu’on retape ..Partageons donc la piste , le retour des beaux jours et les joies de la montagne !
Bientôt une chaîne ferme la piste : « l’autoroute c’est fini ! » nous explique Manou.Et nous poursuivons par un sentier pastoral bien pentu , labouré par les vaches .Les 25 Montagnards que nous sommes ne caquettent plus et tout naturellement le coucou prend la relève ,en mieux , avouons -le ! Puis le paysage s’élargit en un vaste plateau .Nous sautons prudemment deux ruisseaux grossis par la neige fondue du Soum de Léviste et nous y voilà, sur notre balcon, au pied du pic d’Yéou ! Il ne reste des granges que des pans de murs en grosses pierres brunes amochés par les ans Des arbres ont poussé , là où jadis dormaient bergers et troupeaux .Nous nous sentons bien sur l’herbe piquetée ici et là de violettes .Au loin, nous distinguons quelques villages de l’Extrême de Salles et du Val d’Azun.Et encore plus loin, la montagne désormais habillée d’un pauvre manteau de mendiante rapiécé de blancs et de noirs .
Après le café et le pousse café au génépi apporté par Fatima, nous resterions bien ici longtemps, à contempler, dormir, rêver , papoter .Cependant, Jaïme remarque un nuage bouffi qui taquine le pic de Hérou : « Voilà la brume ! »Il est temps de quitter à regret notre balcon .
Très vite nous rejoignons l’étage des pâquerettes , des granges habitables , surveillées par de sympathiques épouvantails .Nous traversons le plateau de Prade, le torrent d’Isaby et la descente se poursuit en sous-bois jusqu’aux ruines de l’abbaye de St.Orens .
De retour à Ortiac , nous continuons plus loin que la route où sont garées les voitures , preuve s’il en est , que nous avons encore des ressources après 10 km et 630 m de dénivelé !
Nous poussons la porte de la petite église du hameau ,juchée sur un promontoire , et là , dans la pénombre , nous découvrons une belle et savante charpente en bois de tilleul .Les plus curieux s’approchent d’immenses grimoires médiévaux : bref aperçu du bâtisseur de l’abbaye , venu d’Espagne, ermite puis évêque d’Auch…C’était du temps de Clovis , il y a longtemps, bien longtemps ….
Quant à nous , nous achevons notre belle et sympathique balade, au bar, autour de quelques nourritures terrestres bien appréciées, sûrs que St.Orens nous pardonnera cette entorse au jeûne du vendredi saint .
Merci Manou ! Merci Serge ! Merci les pâtissières ! Et bienvenue à Mireille !