Commentaire Josiane
Habitué aux escapades hivernales en duo, en trio …Thierry pensait qu’il n’était pas indispensable de nous compter ….
Chacun ignorait ce qui nous attendait et Thierry lui-même n’avait pas imaginé que les caprices météorologiques avaient pu bouleverser les sols et la végétation depuis sa sortie de reconnaissance.
Nous sommes trente à nous enfoncer gaiement dans les profondeurs du bois du Bédat.
Bois très humides qui masquent le ciel. Tiens, voilà un ruisseau, puis une flaque, puis une mare ….et encore un, et encore une ...
Chacun les traverse en riant, au gré de sa fantaisie, jouant aux funambules sur des rondins, aux saute-ruisseaux sur les cailloux, aux grenouilles les pieds dans l’eau …
Thierry plaisante : « J’ai des palmes dans mon sac …Une barque nous attend un peu plus loin … » Cependant, sur le chemin qui longe la Mousclère, la boue apparaît.
Nos chaussures changent de couleur peu à peu, mais elles en ont vu d’autres …
Bientôt le sentier est si étroit que nous avançons à la queue- leu- leu, écrasant les ronces du pied, poussant les fougères et autres herbes immenses avec le bâton.
Sauf Thierry, nous ne savons pas où nous sommes, ni où nous allons : Est ? Ouest ? Nord ? Sud ? Des voix s’élèvent : « C’est la jungle ! L’Amazonie ! Koh Lanta mais sans la prime .. ! »
Et puis, alors que nous progressons tout de même sur la rive de la Mouscle, l’impensable, l’inimaginable est là : une presque mer de boue.
Thierry n’est pas Moïse, hélas,et son bâton ne nous ouvrira pas un passage au sec au milieu de la glaise gorgée d’eau …
Les premiers le suivent aveuglément en s’accrochant aux branches.
Glissades, dérapages, chaussure noyée dans la boue qu’il faut repêcher avec le bâton …..Cris ! Mais rien de grave et là, un Montagnard avisé, fûté, trouve un passage à travers pré pour éviter le piège à tous les suivants ..
Nous arrivons près d’une scierie et c’est la montée en sous bois avec encore quelques inévitables passages boueux.
Enfin une route goudronnée qu’exceptionnellement nous apprécions nous mène au plateau de Mousquès Vaste espace sous les chênes clairsemés et nous retrouvons nos repères : les Montagnes au sud, restent dissimulées sous un voile de brouillard et les côteaux béarnais, au nord se diluent dans le gris du ciel.
Il y a des tables, des bancs, un barbecue et même un robinet pour ceux qui veulent laver leurs chaussures et même leurs pieds et leurs chaussettes !
C’est là que nous pique- niquons .
Nous regagnons Saint Pé très vite en descendant à travers un bois où la boue nous colle encore une nouvelle mais pas dernière fois sans doute …..
L’un d’entre nous a suggéré que Madame la Présidente pourrait nous décerner la médaille de
«Montagnard tous terrains».
532 m de dénivelé, 13 km, 4 heures de marche.
Tout ça dans des conditions extrêmes (!) et dans la bonne humeur. Une médaille méritée peut-être …
Merci Thierry, Merci Jean Louis, pour cette belle aventure !
