Commentaire Josiane
J’imaginais La Pointe de Surgatte tel un clocher très pointu guidant le promeneur attardé les soirs d’automne brumeux.
Et bien ce n’est rien de tout cela. La Pointe de Surgatte est une belle inconnue qui ne dévoile ses charmes qu’à la presque fin de l’aventure.
Nous sommes soixante à la tenter cette aventure-là !
A la station du Soulor d’où nous partons les chevaux nous observent.
Mémoire de canasson, ils n’ont jamais vu un tel troupeau de bipèdes traverser leurs contrées !
Soixante Montagnards Argelésiens ça se voit et ça s’entend ….Sentier humide de rosée, sentier boueux …nous arrivons à une prise d’eau et là les organisateurs décrètent que le groupe va être scindé.
Jean Louis et Michel accompagneront les montagnards « marche nordique grande vitesse » .
Gérard et Guy Guillaume les montagnards « marche nordique vitesse modérée . »
Les deux groupes ne se perdent pas de vue.
Nous grimpons au pied du Petit Gabizos où la première neige a abandonné des confettis et serpentins immaculés.
Au loin la plaine de Nay se dilue dans l’horizon bleuté et Gérard nous montre la ligne de crêtes derrière le pic de Bazès où il a prévu d’amener les Montagnards du mercredi .
A la Cabane de Pourgue nous apercevons enfin la Pointe de Surgatte qui se détache sur le ciel bleu grisé. C’est la pause banane et la scission.
Profitant sans doute de quelques courants ascendants, le groupe des rapides se sent des ailes et s’élève jusqu’au sommet d’une combe à 1875m d’altitude, passant même par une corniche où certains s’étonneront eux-mêmes d’avoir réussi un tel exploit ! Bravo ! Le groupe des modérés progresse sur une traversée à flanc de montagne.
La Pointe de Surgatte a disparu de l’horizon …Un plateau, un vallon et la revoilà enfin ! Nous arrivons les premiers ! « Rien ne sert de courir .. » disait certaine tortue.
Il faut atteindre le sommet. Nous grimpons prudemment par petits groupes parce que là -haut, nous nous en doutons, l’espace est limité.
Le panorama est grandiose. Nous sommes sur une petite ligne de crête entourés par les sommets qui se perdent dans le ciel : le Balaïtous, le Pic du Midi d’Arrens, le Montaigu, Le Pic du Midi de Bigorre et en bas, tout en bas la « plus belle vallée des Pyrénées » au pied des sapins sombres et des hêtres qui ont viré à la rouille.
Une ardoise gravée nous convainc que nous ne rêvons pas : Pointe de Surgatte 1805m.
Les amoureux des frissons feront quelques mètres de plus et à plat ventre, pour ne pas se laisser avaler par le vide, se pencheront au-dessus d’une falaise vertigineuse.
Des vautours tournoient au-dessus de nous.
Les deux groupes se réunissent pour le casse-croûte, la photo, et ne se quitteront plus ….
Pour le retour, nous prenons un itinéraire différent, tout en descente jusqu’à la cabane de Saucède à partir d’où une dernière grimpette nous hissera sur le GR10.
Avec presque 500 m de dénivelé, 9,700 km et quelques grammes de boue non négligeables collés aux semelles notre belle aventure s’est terminée par un joyeux et copieux goûter sur l’herbe à côté des voitures.
Merci aux organisateurs du Val d’Azun, Gérard, Jean Louis, Michel , secondés par Guy Guillaume