Commentaire Josiane
Nous marchons aujourd’hui sur des terres chargées d’Histoire.
En 1866, un « comité » de pieuses Bagnéraises demande au Maire l’autorisation de remplacer le drapeau tricolore qui flotte sur le Bédat, par une statue de la Vierge.
Après d’âpres débats, le Conseil Municipal donne son accord avec 11 voix pour et 8 contre.
Une souscription est lancée et en août 1867, accompagnée par une foule de 1800 pélerins, la statue est érigée.
Mais voilà que quelques mois plus tard, un ouragan fou furieux arrache la tête, les mains de la Vierge et la renverse.
Les dames du « comité » ne s’avouent pas vaincues. Une seconde statue de 2 tonnes est commandée à un fondeur.
En septembre 1868 au son de la fanfare bagnéraise La Vierge du Bédat arrive sur le sommet de la colline.
Ce matin, nous sommes 52.
Un rayon de soleil nous accueille au Vallon du Salut.
Les ors de l’automne miroitent. Et c’est sans tambours ni trompettes, seulement accompagnés par les eaux chantantes des ruisseaux où s’attardent des voiles de brouillard que nous démarrons notre balade.
Après le musée du marbre nous pénétrons dans un bois. Un sentier en lacets s’élève doucement.
Pas de loup, pas d’ours non plus, mais des pierres levées, des racines, des passages glissants souvent cachés sous les feuilles mortes.
Restons vigilants. Les sonnailles de troupeaux invisibles résonnent au loin. Au sommet du bois, voilà le soleil et entre deux majestueux hêtres nous apercevons sur un autre versant la silhouette blanche de la Vierge.
Nous descendons jusqu’à la Croix de Manse et là, alertés par les cris gutturaux d’un petit vol de grues, nous levons la tête et suivons du regard ces extraordinaires aventurières dans le ciel bleu.
Puis, il nous faut grimper encore un peu à travers un bosquet ensoleillé et nous y voilà ! La Vierge se dresse devant nous, telle que la décrit l’Apocalypse : « couronnée d’étoiles, la lune est sous ses pieds »
Marco repère pour le pique- nique un merveilleux belvédère en gradins.
Une table d’orientation nous aide à reconnaître quelques sommets : le pic de Bazès, le pic de l’Oussouet où en ce moment même crapahutent les Montagnards du mercredi, le Montaigu, le pic du Midi, le Casque du Lhéris …Discussion au sommet pour nommer les villages qui s’égrènent dans la vallée de Campan : Gerde ? Baudéan, Asté ? Nous tombons assez vite d’accord.
Nous regagnons Bagnères par un sentier humide à travers bois. Mais pas n’importe quel bois : un bois habitée par les fées.
Fontaine des fées, grotte des fées..Certains audacieux tenteront d’aller y saluer Morgane, Mélusine et même la fée Passa ……Celle-ci, justement, chagrinée d’avoir été réveillée durant sa sieste, s’est amusée à taquiner Michel, perturbant son GPS, et nous égarant par deux fois.
Mais les fâcheries des fées ne durent pas longtemps et à Bagnères c’est sûrement un coup de baguette magique qui nous a conduit directement dans un restaurant face aux Thermes où bien que 52, nous avons été accueillis les bras grand ouverts ! Ce n’était pas gagné d’avance !
Merci à Michel , Marco et Eric pour cette belle balade automnale de 9,500 km et de presque 500 m de dénivelé à travers les collines et sous-bois bagnérais .
Photos Martine Photos Michel Photos Eric Photos Thierry Photos Marco
