Commentaire Didier
En ce mercredi 24 septembre, secteur du Peyras à Campan, il a fallu attendre 12h30 pour que le soleil
daigne enfin apparaître timidement au-dessus de nos têtes alors que nous nous approchions du Liset de
Hount Blanque. Pas de quoi identifier les sommets environnants, le pic du Midi de Bigorre restant en
particulier dans les nuages, mais pour tout juste scruter les vallées de Campan et de Lesponne joliment
éclairées.
Il faut dire que jusqu'à cette heure, la randonnée aurait pu être qualifiée de première « hivernale » pour les
32 Montagnards présents en ce début de saison 2025/2026. Il est vrai qu'on ne fait pas d'omelette sans
casser des œufs. Autrement dit, en montagne, il faut savoir parfois s'adapter aux conditions. En
l'occurrence un vent glacial, de la neige fraîchement tombée dès 1 600 mètres d'altitude et même du grésil
par intermittence, la température ressentie approchant du zéro degré au point culminant de la sortie
(environ 1 980 m). Sans compter sur les rochers rendus glissants dans ces circonstances et obligeant le
groupe à adopter un rythme comme lorsqu'on marche sur des œufs.
Bien sûr les conversations ne furent pas facilitées par les équipements divers et variés protégeant bouches
et oreilles mais rien au point d'entamer la bonne humeur des participants. La preuve, alors que chacun se
découvrait un minimum pour la photo de groupe (faut bien être reconnus), quelques énergumènes se
lancèrent au sens propre dans une bataille de boules de neige rappelant une cour de récréation d'un autre
temps. Heureusement qu'une partie du triumvirat des MME veillait au grain, toute velléité de pagaille
étant étouffée dans l'œuf, tant en cet instant que lorsqu'il s'est agi de choisir l'heure et le meilleur lieu pour
le pique-nique.
Cette sortie de 12 km pour 850 m de dénivelé positif, décrit une boucle au sud du col de la Courade et
mène successivement au lac d'Aygue Rouye et au lac de l'Oeuf, ce dernier posant question sur son
patronyme. Beaucoup se sont interrogés quant à ses contours mais peut-être eût-il fallu s'élever quelque
peu pour bien en distinguer la forme et décider s'il était bien nommé en raison de cette dernière. En tous
les cas, il est ici écrit avec une jolie coquille (à vous de trouver !).
Cette randonnée a aussi permis d'admirer quelques beaux spécimens de cerfs, que des yeux pourtant
« essonniens du sud » distinguèrent en premier malgré la distance. L'occasion d'entendre également
quelques brames, plutôt faiblards cependant, les mâles peut-être fatigués, se réservant pour la nuit
suivante et ne voulant probablement pas mettre tous leurs œufs dans le même panier.
Le retour par le bois de Mourgoueilh enchanta les chercheurs et trouveurs de champignons. A se
demander si certain(e)s n'avaient pas décidé de braver les intempéries pour cette seule raison et pour
ramener de quoi agrémenter le repas du soir avec une bonne omelette. Décidément, en montagne comme
en cuisine, c'est parfois une histoire d'œufs.
